L’EUCHARISTIE ET LE PARTAGE
Dieu est partage au sens le plus fort : la Trinité où les trois Personnes partagent leur relation dans la plus parfaite unité.
« En nous donnant le Christ, Dieu nous a tout donné »
Ep. aux Romains 8
« Jésus, de riche qu’il était, s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté »
2 Ep. Aux Cor. 8 9
« Il s’est dépouillé lui-même, prenant la condition de serviteur »
Ep. Aux Philipp. 2 6
Conséquence : dans l’épître de saint Jacques 2 15
Il est évident que la célébration eucharistique comporte le partage
La « fraction du pain » c’est le nom que la messe porte chez les premiers chrétiens.
Un geste qui nous vient du Christ.
Elle est toujours unie à des gestes de partage. saint Paul fustige la gloutonnerie et le manque de respect chez les Corinthiens (chap.11) et saint Jacques aussi.
Une eucharistie qui ne s’accompagne pas de solidarité et de gestes de solidarité est une hypocrisie
Le sens de la quête, et aussi celui de l’ »honoraire de messe ».
Le sens de la prière universelle
Une assemblée « eucharistique »
Cf la description de la messe par saint Justin (vers l’an 140 à Rome)
Le jour qu’on appelle jour du soleil, tous, qu’ils habitent les villes ou les campagnes, se rassemblent en un même lieu.
On lit alors les Mémoires des Apôtres ou les Ecrits des Prophètes aussi longtemps que le temps te permet. Quand le lecteur a terminé, celui qui préside prend la parole et exhorte à imiter ces beaux enseignements. Nous nous levons ensuite tous ensemble, et nous prions.
Puis, comme nous l’avons dit plus haut, lorsque la prière est terminée, on apporte du pain, du vin et de l’eau. Celui qui préside fait alors des prières et des actions de grâces autant qu’il peut. Et tout le peuple répond par l’acclamation : Amen !
On distribue et on partage alors les eucharisties à chacun, et on envoie des diacres en porter à ceux qui sont absents.
Ceux qui sont dans l’abondance et qui le désirent, donnent comme ils l’entendent, chacun ce qu’il veut. On recueille ces dons et on les remet à celui qui préside. C’est lui qui assiste les orphelins et les veuves, ceux qui sont dans le besoin par suite de maladie ou pour tout autre cause, les prisonniers. les étrangers de passage en un mot, il secourt tous ceux qui sont dans le besoin.
C’est le jour du soleil que nous nous réunissons tous, parce que c’est le premier jour où Dieu, transformant les ténèbres et la matière, a créé le monde, et aussi parce que ce fut en ce même jour que Jésus Christ, notre Sauveur, est ressuscité des morts, Il fut crucifié en effet la veille du jour de Saturne, et le lendemain de ce jour, c’est-à-dire le jour du soleil, il apparut à ses Apôtres et à ses disciples et leur enseigna cette doctrine que nous avons soumise à votre examen.
Les paroles de saint Jean Chrysostome
LA TABLE DU CHRIST
La détresse des pauvres crie vers Dieu, nuit et jour.
N’estimons pas suffisant pour l’accomplissement de notre salut, de présenter à la table sacrée un vase d’or enrichi de pierreries, après avoir dé¬pouillé les veuves et les orphelins, Voulez-vous honorer ce sacrifice : offrez cette âme pour laquelle le Christ a été immolé ; faites-la d’or, cette âme ; lorsqu’elle est de plomb ou d’argile, qu’importe un calice d’or ? N’ayons donc pas pour unique souci d’offrir des calices d’or, mais d’offrir des calices justement acquis ... L’Eglise n’est pas un musée d’or et d’argent ; c’est une assemblée. ... Dieu n’admet des vases ici qu’en vue des âmes. Elle n’était point d’argent cette table, il n’était point d’or ce calice dans lequel le Christ offrit son sang à boire à ses disciples, et pourtant tout n’en était pas moins précieux, ni moins redoutable, perce que tout était plein de l’Esprit divin, Voulez-vous rendre honneur au corps du Sauveur ? ne le dédaignez pas lorsque vous le voyez couvert de haillons ; après l’avoir honoré dans l’église par des vêtements de soie, ne le laissez pas dehors souffrir du froid et dans le dénuement. Encore une fois, il faut à Dieu non des calices d’or, mais des âmes d’or.
En m’exprimant de la sorte, je n’ai pas l’intention de proscrire les présents de ce genre ; ce que je demande, c’est que, avec cela et avant cela, les pauvres ne soient pas négligés. Qu’importe que la table du Christ étincelle de calices d’or, si lui-même meurt de faim ? Soulagez d’abord des besoins, puis, avec ce qui vous restera, enrichissez à votre aise sa table. Eh quoi ! vous lui offrez un calice d’or, et vous lui refusez un verre d’eau froide !...
En conséquence, tout en décorant la maison de Dieu, ne méprisez pas votre frère indigent. Aussi bien, le temple de ce frère est-il plus précieux que celui de Dieu.
saint Jean Chrysostome, évêque de Constantinople (4e s.)