Communier

, par  JFR

COMMUNIER

Autrefois, on communiait assez rarement, pour les grandes fêtes. On s’y préparait en se confessant. Il était important, même pour les moins fervents, de « faire ses Pâques » une fois l’an.. il est loin, ce temps-là.

Aujourd’hui, les attitudes sont plus diversifiées. Ou bien on ne communie plus, ce qui arrive à bien des gens pour qui la pratique religieuse est devenue lointaine et étrangère, ou bien on communie un peu machinalement lors de célébrations de mariages ou d’obsèques, s’il y a la messe. On le fait parfois par une certaine solidarité avec la famille, mais, trop souvent, cette communion de cœur ne signifie plus un geste de foi en Jésus-Christ. Pourtant c’est lui qui nous a laissé ce trésor d’un repas fraternel au cours duquel c’est lui qui se rend présent au milieu de nous d’une manière mystérieuse, mais très réelle. C’est lui qui, à la veille de mourir, a dit à ses disciples : « Prenez et mangez, ceci est mon Corps » et aussi « Prenez et buvez, ceci est la coupe de mon sang versé pour vous ».

En leur disant de refaire ce geste « en mémoire de lui » il ne dit pas seulement, « ne m’oubliez pas », mais il continue d’être là, Présence aimante, présence fortifiante, et il nous parle aujourd’hui, lui, le Vivant qui a promis de ne pas nous lâcher, qui envoie son autre lui-même, l’Esprit Saint.

La réforme de la liturgie romaine depuis quelques années nous permet de vivre plus intensément cette communion avec le Christ qui est aussi communion entre nous et qui anticipe la communion fraternelle de tous et de toutes dans un monde renouvelé.
Nous pouvons recevoir dans notre main présentée comme un plateau cette merveilleuse nourriture (veillons à accomplir dignement ce geste).
Il nous est même donné de pouvoir communier « sous les deux espèces », c’est-à-dire au Pain consacré et au Calice de Vin consacré. Certes, pour des raisons pratiques, on ne peut le faire tous les dimanches, mais en semaine, avec les quelques personnes qui sont présentes, à la messe anticipée du samedi soir, ou dans d’autres circonstances, comme le Jeudi Saint, lors de la fête du Corps et du Sang du Christ, ou lorsque des enfants communient pour la première fois, lorsque des jeunes font leur profession de foi ou reçoivent la confirmation, ou encore lorsque de nouveaux époux communient ensemble, lors de la messe de leur mariage, au Pain et à la Coupe.

A travers ces gestes, ce qui compte, c’est bien la rencontre de Jésus-Christ qui nous
rejoint au cœur de notre existence et qui nous plonge dans l’amour de Dieu, toujours plus, toujours plus, et qui nous fait messagers de cet amour, pour que le monde en soit transfiguré, jour après jour, un peu plus.
Il en a bien besoin, nous en avons bien besoin…

Abbé Lucien Lachièze-Rey

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